ARCHITECTURE ET URBANISME
LES CERTIFICATIONS VERTES
Mythes et réalités
en partenariat avec le Magazine Formes
Le 26 avril 2019 – 9h00 à 17h
Salle 1150, Faculté de l’aménagement, Université de Montréal
Bienvenu(e)s au débat sur les mythes et réalités des certifications vertes!
Photo: Projet de l’étudiante Sophie Binette, Université de Montréal
Objectifs
Au niveau stratégique, quelles considérations éthiques doivent encadrer le débat sur les modes d’habiter des aînés au Québec ?
Quelle est la valeur des certifications vertes aujourd’hui?
Quelle est la combinaison appropriée de standards selon le contexte spécifique de chaque projet?
Les institutions publiques doivent-elles continuer à inciter l’adoption des certifications vertes et pourquoi?
Quel est l’avenir des certifications actuelles, telles que LEED, BREAM, Passive House, Well, Zéro-Carbone et Net Zéro?
Quels sont les principaux facilitateurs et les principales barrières à l’obtention des certifications vertes?
Les certifications vertes (LEED, BREAM, Passive house, Net-zéro, Well, Zéro Carbone et autres) sont de plus en plus des outils incontournables des pratiques de l’architecture et de l’urbanisme au Québec et au Canada. Or leur adoption suscite des débats importants parmi les chercheurs et praticiens. Certains voient dans les certifications un objectif en soi.Ils considèrent que les certifications sont actuellement notre meilleur moyen pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) ainsi que de protection de l’environnement. La promotion des certifications vertes est donc l’outil privilégié pour améliorer la performance du cadre bâti. Ces défenseurs considèrent souvent que des certifications de plus en plus exigeantes doivent être encouragées (voire imposées) par les politiques publiques afin d’atteindre des objectifs mesurables.
D’autres environnementalistes, chercheurs et praticiens sont moins convaincus. Ils attribuent, à divers degrés, plusieurs problématiques aux certifications vertes: elles dépendent de trop de standardisation;elles sont trop focalisées sur certains aspects de la performance du cadre bâti;elles reposent sur une (sur)simplification des systèmes constructifs;et elles sont souvent mal adaptées aux conditions locales. En effet, alors que chaque contexte est unique, la conjugaison des standards devient de plus en plus difficile. Pour ces raisons, et sans s’y limiter, les certifications vertes défient de plus en plus les réelles bonnes pratiques environnementales.
Cependant, plusieurs de ces chercheurs et praticiens soutiennent souvent que les certifications sont un «mal nécessaire». Dans cette perspective, les certifications émergent comme un outil incomplet 2et imparfait—mais nécessaire—pour la sensibilisation des professionnels, décideurs, entrepreneurs et citoyens face aux incontournables considérations environnementales. Elles sont, en quelque sorte, une «étape à franchir»dans un long processus de sensibilisation à une relation plus harmonieuse entre le cadre bâti, la société et l’environnement naturel. Vues sous cet angle, elles n’auraient plus leur raison d’être une fois les acteurs de l’aménagement rendus à une étape plus «avancée» dans le respect de l’environnement.
Quoi qu’il en soit, les certifications vertes sont aujourd’hui des outils de légitimation de la prise de décision. Elles sont indispensables pour le secteur de l’aménagement afin de se doter d’une image de responsabilité environnementale et constituent une sous-industrie ayant une offre et une demande de plus en plus établie. Les certifications se succèdent dans le temps au cours de cycles motivés par les solutions «du moment» (ISO, LEED, Passive house, Net Zéro et d’autres pour l’avenir?). De plus, elles se heurtent à plusieurs défis de mise en œuvre,tels que le manque d’information et de connaissances sur la performance des systèmes, de longues et laborieuses procédures, des coûts additionnels et le manque d’appui à l’innovation.